chapitre deux. 20 janvier. 24 mars.
Et elle repartit.
Avec 3 carottes, 2 patates, 1 rave, quelques lentilles, du cumin ont obtient une bonne soupe.
Aux herbes sauvages. Délicieuse comme un murmure, avec la rage qui réchauffe les cœurs.
Les cœurs qui battent, les cœurs à prendre, ceux sans rancœur, ou qui ont peur. Tous ces cœurs m’écœurent, je dois le dire. J’en ai diné, j’en ai soupé des « hauts les cœurs » et là, j’aimerais qu’on me foute la paix.Qu’enfin je retrouve mon île déserte, que j’y déterre mon trésors et que, riche, je reparte sur les Mers offrir du bon Rhum aux amis qui ont soif, du Soleil, du Vent et de la liberté tel le pirate que je suis. Pirate, peut être, mais ce terme est à penser différemment ici. Ce microcosme me force à tout repenser. Pillard ?vadrouilleur ?vandale ? Profiteur ? Le temps passe pour les autres, pour moi il s’est gracieusement figé, en plein été, et tout mon environnement avec. Progressivement je me suis dissous dans une sorte de béatitude permanente qui extasie mon être et dans laquelle je m’abandonne amoureusement.
Saucisson. S’abandonner amoureusement… Ces mots éveillaient en moi un étrange sentiment de malaise, au quel une complaisante rêverie intimement se mêlait. Ne valait il mieux pas, pensais-je, et m’extirpant ainsi de cette morbide contemplation, ne valait-il pas abandonner l’amour…
Oui pour sûr, afin de passez enfin aux choses sérieuses comme les élections italiennes, ou le plus grand italien, pépé, a donné le pion à l’ancien Berlu qui lui ne fait plus rire personne…Tandis qu’il s’en va avec la tête du chien jaune sous le bras. La pluie de cendres commence à tomber au sol et remplir les frigos parce que quand même, on doit pas nous chier dans les bottes mais par contre, on pourrait y construire une pyramide de chaussures avec des lacets roses histoire de leur montrer de quoi on est capable quand on sort les armes ! Corps et larmes, ressorts, lance-flamme, déterminées à tout péter ! Ca c’est à force de manger des châtaignes et des flageolets… quelle idée. Surtout pour ce soir, parce que là, vraiment je pensai pas que ça se passerait comme ça, dans le souci du détail culinaire nous pousse à passer des journées devant les fourneaux pour perfectionner la langue de bois, afin de manipuler les gens mais moi on ne me la fait pas ! L’innocence est morte mais pas l’amour !
L’amour, l’amour. C’est pas tellement mon sujet. Et merde ! C’est quoi, vraiment l’amour ? J’en voudrais dans mes godasses à la place d’mes joujoux…La la la avec mes copines en classe, on comprend pas tout, pourquoi, ces gros dégueulasses font du mal partout !
Eh dis moi papa, c’est quand qu’on va où ? Viens t’asseoir là, mon ange. Non , pas là ! Là. Alors… Tu sais, mon cœur, l’important, c’est pas la destination mais le voyage (sauf dans le cas d’une chute : l’atterrissage n’est pas à considérer) ; et puis faut penser à ne pas partir trop tard, sinon, ben, c’est trop tard ; et puis faut bien avoir fait le plein de la 404. Sinon quoi ? Tu tombes en rade sans cadre ? Tu pêtes un câble sans caisse ? Laisses plutôt ta mule et t amorale, cherches tes muses car ta mort te trouvera nue, elle te prouvera que ta rue n’est qu’une partie du prisme, que ta venue au monde n’est qu’un pas dans l’abyme. Alors plutôt que d’emplir la 404, faisons les 400 coups, sortons du cadre sans quoi la vie sera fade, sans gout. Réapprenons à marcher, faisons danser nos pieds, alors, enfin nous pourrons oser oser OSER OSER O-SER O-S-ER
Oser le vide de la page…vider la page…oser la page vide… oser couler le long des joues pour enfin retrouver la présence confortable des mots alignés bien ordonnées, lignés. Quel réconfort cette conformité encrée…ancrée !!! Et pour brouiller la piste… Faire un trou dans la feuille.
et maintenant on vas où?
avignon. weekend.
Weekend de pause avant de repartir à Eourres du 11 au 22 mars.
http://sensetautonomie.wordpress.com/
bonus musique: http://www.youtube.com/watch?v=fDRMZfrNIDU
malhaussette. 29 février. 8 mars.
Dans les cevennes.
Trier des châtaignes. démonter une serre. traire des chèvres. Faire de l'enduit terre-sable. faire des gateaux. faire des clotures.écouter des vinyls.
voir le printemps arriver.
bonus phrases mythiques:
"entre mon chien, les chèvres... et puis ginette!"
"la tolérance, oui. le mauvais goût, non."
caracoles de suc. 13 au 29 février
L'ardèche. une ferme. des chèvres.
Faire du pain, faire des gateaux, faire des clotures, de la compote, de l'étiquetage, émonder la sariette, faire du badigeon, des joints pour le carrelage, fendre du bois, faire de la boxe, tailler les pommiers, épandre le fumier, dormir dans une yourte, faire des clotures, comprendre pourquoi, garder les chèvres, comprendre pourquoi, des rencontres...
Perdu sur les hauteurs attendre le printemps.
bonus phrases mythique: "joêl quand il a un violon, on dirait un terroriste"
" 22 mois, ça fait deux ans donc."
" le rap, la musique c'est de la merde, et les paroles t'y comprend rien"
le travail
Chômage ne signifie ni inactivité sociale, ni inutilité sociale mais seulement inutilité à la valorisation directe du capital.
La notion de travail tel que nous l’entendons aujourd’hui est une invention du capitaliste qui l’imposa au XVIIIème siècle par l’industrialisation en forçant les paysans à intégrer des usines en ville. L’activité productive devint coupée de son sens, de ses motivations de son objet pour devenir le simple « moyen » de gagner un salaire. Elle cessa de faire partie de la vie pour devenir le moyen de « gagner sa vie ». Le temps de travail et le temps de vivre devint disjoint : le travail, ses outils, ses produits acquéraient une réalité séparée de celle du travailleur et relevaient de décisions étrangères.
D’ailleurs cette transformation fondamentale ne se fit pas sans difficulté. On commença par la contrainte : les salaires de misère qui obligeaient à travailler chaque heure du jour pour survivre, le labeur des enfants, les menaces de déportation et de travaux forcés. Puis il fallut admettre que l’incitation serait certainement plus efficace et plus productive.
Mais comment motiver ces travailleurs à se prêter de plein gré à un travail dont la nature, le rythme, et la durée sont programmée d’avance par l’organisation de l’usine ou du bureau, et donc difficile à réellement aimer comme un artisan aime son ouvrage ? La subdivision des taches, les procédures imposées, les horaires de travail, les exigences de rendement sont en effet la clé de voute de l’organisation de l’entreprise capitaliste.
Il fallut donc trouver des compensations hors travail, offrir des dédommagements matériels au travail pour ce labeur impossible à aimer. Surtout il fallut que celui-ci accepte de considérer le travail comme un moyen de se procurer ces compensations, or cela présuppose que le travailleur préfère spontanément gagner plus que travailler moins. Ce qui est loin d’être le cas naturellement.
Un travail d’éducation et de socialisation devint alors nécessaire pour que les travailleurs préfèrent a tout autre chose y compris à des conditions de travail confortables des biens et des services uniquement accessibles grâce à un salaire. On transforma ainsi les ouvriers-producteurs en ouvrier-consommateurs. Le rôle de la pub dans les années 50 fut en cela majeur tant son explosion induisit un accroissement exponentiel de la notion de besoins.
Aujourd’hui la société consumériste ne voit plus les biens tant convoités comme des compensations au travail mais comme but ultime. Le salaire est devenu l’objectif essentiel de l’activité et l’argent supplante toute autre valeur. Surtout l’individu socialisé par la consommation n’est plus un individu intégré mais un individu incité à vouloir « être soi-même » en se distinguant des autres. La consommation incite ainsi à constamment se retirer dans la sphère privée, avec pour conséquence la désagrégation des réseaux de solidarité et d’entraide.
André gorz. les métamorphoses du travail.critique de la raison économique.
L’immatériel. connaissance valeur et capital.